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Biotech connection (du 1er au 15 août 2010)

12 adolescents se lancent dans le monde fascinant des plantes et tentent d'en découvrir quelques secrets ! Voir descriptif détaillé

Biotech connection (du 1er au 15 août 2010)

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Introduction

La culture en sous-bois est le thème retenu cette année pour le séjour Biotech Connection en ce début de mois d’août. Intéressant surtout pour les plantes à intérêt médicinal, ornemental ou culinaire qui sont ordinairement prélevées dans la nature, l’exploitation du sous-bois pourrait permettre leur mise en culture sur des surfaces déjà utilisées pour le bois. Double utilisation d’une surface, associations végétales, avantages d’un sol forestier humide et riche... peuvent représenter des avantages certains. Mais la culture en sous-bois est-elle réellement efficace ? Toutes les plantes sont elles adaptées à l’ombrage et à l’acidité de notre forêt ? Ce séjour à pour objectif d’apporter des réponses à ces questions et à beaucoup d’autres encore !

Le Journal de Bord

Dimanche 1er Août

Arrivée

Tout le monde est bien arrivé sur le centre, et nous accueillons pour ce début du mois 34 jeunes russes. Fatigués par le voyage et surtout par le décalage horaire, ils sont invités à se coucher rapidement et la veillée s’organise avec les autres ados. Des petits jeux permettent de mettre tout le monde à l’aise et de faire connaissance !

Lundi 2 Août

Tout le petit groupe se réunit en salle Perception pour la première phase du séjour. Pour ces 15 jours Grégory et moi même, Camille, accueillons Ivan, Veronika, Polina L. et Polina S. Varvara, Anna G, Ekaterina, Darya, Nina, Dimitry, Marie et Geoffroy. Un petit tour de table s’impose pour apprendre à se connaitre, et parler un peu de ses études. Beaucoup de jeunes sont débutants en biologie, mais la motivation est là !

Il était prévu de faire les premiers pas en Biotech Connection par une sortie en forêt, mais la grosse averse nous contraint à rester en salle Perception. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de fabriquer les carnets de laboratoires : chacun le garde sur lui pendant les activités scientifiques (AS) et est libre de noter tout ce qui lui semble important ou intéressant. Tous font preuve de créativité et l’atelier se déroule dans la bonne ambiance.

Marie

Pour l’AS de l’après-midi, le projet principal de recherche est présenté. Nous allons cette année travailler sur de la culture en sous-bois, c’est-à dire que des carrés de culture vont être mis en place dans la forêt proche du centre mais aussi dans d’autres milieux comme le jardin et sous la serre, pour pouvoir effectuer des comparaisons. Au cours du séjour, les jeunes vont concevoir le protocole de cette expérience et la mettre en place. Mais pour aujourd’hui, nous avons déjà commencé par faire le tour des trois espaces, et nous en profitons pour entamer une discussion sur l’agriculture. De nombreuses observations sont faites, et on émet des hypothèses sur les avantages et les inconvénients de chaque milieu.

Le retour en salle Perception pour la fin de l’AS permet d’aborder le deuxième projet du séjour : mener des minis-expériences, par petits groupes, pour aborder de manière concrète des notions de biologie végétale. A partir d’un dessin d’une plante « type », ont ainsi été abordés plusieurs thèmes comme la photosynthèse, la respiration, la nutrition minérale, les types de sève, les symbioses, etc. Nous avons ainsi pu soulever des grands thèmes et des hypothèses à tester sous forme de mini-expériences. Les jours suivants vont pouvoir servir à mettre en place les groupes de travail et les protocoles, ainsi qu’à planifier le déroulement des expériences parallèlement au projet principal des cultures comparées. L’enjeu étant bien sûr que tous nos débutants en biologie se fassent plaisir et apprennent plein de choses, tout en menant un ou des projets de recherche et permettre quand même aux plus expérimentés d’approfondir leurs connaissances !

La serre
Lentilles en salle Perception

Mardi 3 Août

Étant en congé aujourd’hui, Grégory s’est occupé seul de nos 12 apprentis botanistes. D’un coté, un petit groupe s’est chargé de préparer une parcelle de jardin pour accueillir les plantations du grand projet de recherche (les cultures comparées).
Dans un second temps, tout le monde s’est réparti en petits groupes, chacun se chargeant d’une mini-expérience. Les protocoles sont commencés, reste à définir la liste de matériel et à lancer les expérimentations !
La journée s’est terminée sur une veillée feu de camp où l’on a pu chanter des chansons françaises et russes accompagnées à la guitare.

Mercredi 4 Août

Le travail en groupe a continué, et la journée s’est révélée particulièrement productive !
Pour le projet principal, les jeunes ont fini de préparer le jardin, mais aussi l’espace en sous-bois. Valentina et Polina ont aussi préparé, étiquetés et installés les pots pour les cultures en serre.

Etiquetage des pots en serre
Tout est prêt !
Préparation de la parcelle « Jardin »

Dimitry et Varya se sont occupés de réfléchir au protocole de plantation, afin de répondre aux questions suivantes : Combien de plantes utiliser ? Combien de répétitions ? Comment les disposer ? A la fin, une dizaine de propositions ont été faites, et tout le groupe a choisi le protocole final.

Protocole du projet de cultures comparées retenu par le groupe :
- Nous sèmeront du blé, du radis et des lentilles, pour étudier des plantes de différentes familles (légumineuses, céréales...). Nous allons aussi tester une association végétale entre le radis et le haricot, pour voir si la fixation d’azote atmosphérique par les nodules racinaire du haricot profite également au radis.
- Chacun des quatre groupes de plantes sera répété trois fois par milieu de cultures, afin d’obtenir des valeurs statistiques valables.
- On obtient donc douze « placettes » de culture par milieu, et ces placettes seront placées de manière aléatoire pour éviter tout effet d’interaction d’anomalie.

L’après-midi a été consacré aux mini-expériences. La discussion de Lundi avait permis de sélectionner des grands thèmes, et les premiers à être protocolés ont été sur l’influence de la lumière, de la gravité et de la température.

Groupe lumière :

Nous nous sommes posés la question de savoir en quoi la lumière influençait la croissance des plantes. Pour cela, nous proposons deux expériences : avec la première, nous faisons germer des groupes de graines à la lumière, et d’autres à l’obscurité. Nous utilisons pour cela deux graines différentes, des lentilles et du blé, pour voir si leur réaction est semblable. Nous nous attendons à ce que les graines cultivées dans le noir ne germent pas, ou alors que les plantes restent frêles.
Dans une deuxième expérience, nous allons utiliser des plants de lentilles déjà poussés et les soumettre à une source de lumière latérale. Nous nous attendons à ce que les pousses « bougent » et se courbent dans la direction de la lumière.

Mise en place des mini-éxpé - Groupe Lumière
Groupe gravité :

Lorsqu’une graine est plantée dans le sol, les racines poussent toujours vers le bas et al tige vers le haut. Est-ce du uniquement à la lumière ? A une perception du sol ? Ou les plantes sont-elles sensibles à la gravité ? Pour y répondre, nous proposons de mettre à germer des lentilles dans un pot et du coton, et de fixer le tout à l’envers ! En veillant à ce que les plantes aient la même luminosité vers le haut et vers le bas, si la gravité joue un rôle alors les tiges devraient se hisser hors de la boîte de Pétri et croître vers le haut.
Une variante de cette expérience, pour tester les racines, serait de fixer des germes de lentille ou de blé à l’horizontale et de voir si la racine croit vers le bas.

Groupe température :

Nous choisissons différents milieux et décidons de relever la température pour voir si elle est significativement différente. Nous obtenons à 11h40 :

Salle Perception : 21°C - Serre : 26°C (et sans vent, qui a une influence sur les plantes) - Forêt : 19°C.

Des relevés réguliers de température seront effectués dans ces trois endroits, et nous rajoutons deux milieux « extrêmes » : le frigo, et en serre sous cloche pour augmenter la température. Nous pourrons ainsi comparer les températures et le corréler à la croissance des plantes.

Enfin, pour la fin de la journée, quelques ados se sont occupés d’effectuer des recherches sur les tourbières, afin de préparer la sortie du lendemain.

(Darya)
La tourbière est une zone humide caractérisée par l’accumulation progressive de la tourbe. C’est un sol constitué d’une forte teneur en matière organique (jusqu’à 80-90%), peu ou pas décomposée, d’origine végétale -principalement des sphaignes.
La tourbe se développe dans un milieu presque gorgé d’eau sous un climat frais et humide.
On trouve une flore très spécifique, adaptée aux milieux humides, acides et au sol peu oxygéné : sphaignes, drosera, mousses, joncs, carex, canneberge. Le pin peut parfois se rencontrer en tourbières.
La tourbière croit à la vitesse d’1 mm par an environ.

Jeudi 5 Août

(Geoffroy)
Aujourd’hui notre matinée fut occupée par une recherche de drosera (plante carnivore) dans une tourbière proche du centre. Durant cette recherche nous avons également observé les plantes trouvées le long de la ballade et sur la tourbière (sphaigne, épilobes, bruyère, myrtilles...).
Quant à notre après-midi, nous avons effectué des recherches sur la symbiose entre des bactéries, les Rhyzobium, et les racines des légumineuses (pois, haricot,...). Les bactéries sont hébergées dans des nodules et fournissent de l’azote à la plante.

Pour l’activité scientifique du matin, Grégory et moi avions prévu une sortie dans les tourbières situées à 20 minutes du centre. Le but de la sortie était de faire profiter aux jeunes de la présence à proximité d’un milieu très particulier, avec des plantes très spécialisées. Cette sortie a donc permit de parler des adaptations et des interactions entre les différentes espèces, et de montrer l’importance des facteurs abiotiques sur la répartition de la flore. Cette excursion sur le terrain fut aussi un bon moyen de sortir un peu du lieu de travail !

Ohlala ça grimpe !
Mais le panorama vaut le détour...
Myosotis
Youpi des Drosera !

Et bien sur, nos botanistes en herbe ne restent pas insensibles à la faune et certains ont pu voir pour la première fois des sangsues, des larves de Perle et des « tubes » fabriqués par les larves de phrygane ! Quelques têtards et bousiers ont également constitué de véritables attractions :)

Un joli bousier croisé sur le chemin
Bientôt assailli de Paparazzi !
Cocon de sable d’une Phrygane... sans son habitante

En revanche, le vent glacial et la pluie imminente ont poussé notre petit groupe a effectuer un retour sur le centre pour la pause déjeuner, qui s’est transformée en pic-nique improvisé en salle Perception !
En début d’après-midi, tous les ados se sont retrouvés pour finir de préparer une grande kermesse pour les plus jeunes, qui devait se dérouler dans la soirée.
Pour l’activité scientifique de l’après-midi, les placettes de jardin et de forêt ont été finalisées et délimitées. Les plantations dans la serre ont été effectuées en fin d’après-midi.

Etiquettes pour le grand projet

Pendant ce temps, un autre groupe s’est chargé de faire des recherches sur les symbioses entre les légumineuses et les bactéries fixatrices d’azote. L’interaction entre les deux acteurs via des facteurs chimiques (flavonoides et facteur NOD - pour nodulation) ont particulièrement intéressé.
Une fois la partie théorique expliquée, nous tâcherons d’étudier des racines de haricot et d’observer des nodules.

Vendredi 6 Août

Ce matin, le activités scientifiques commencèrent par un petit bilan en commun de l’avancement de toutes les expériences en cours. En effet, la semaine prochaine sera surtout dédiée à l’analyse des résultats et à leur explication scientifique : il faut donc s’assurer que toutes les plantes auront le temps de pousser !
Un premier groupe s’assure donc d’achever la préparation du projet de cultures comparées. Cette fois ça y est, en fin de matinée tout est planté, étiqueté et arrosé en forêt, jardin et serre. Un petit problème technique nous empèche en revanche de planter les graines de radis dans les trois milieux : nous décidons donc de ne faire les cultures qu’avec trois groupes de végétaux : le blé et la lentille en monoculture, ainsi qu’une association blé + haricot.

Derniers préparatifs au jardin
Et les semis peuvent commencer

Parallèlement, Marie et Geoffroy se chargent de la partie « facteurs abiotiques » : pour caractériser nos trois milieux, nous avons en effet décidé d’effectuer des relevés sur la météo, la température et l’humidité ambiante trois fois par jour.

Mesures en forêt

Après le temps libre de l’après-midi, un grand jeu est organisé : tous les enfants du centre, de 7 à 18 ans, sont invités à participer à une bataille navale géante ! Les enfants doivent cacher sur eux des petits papiers où sont écrits les coordonnées des attaques (B3, C8, H12...) et tentent de passer les barrières défensives de l’équipe adverse.

Après un bon goûter, nous retournons en activité. Cette fois-ci, nous nous concentrons pour finir de lancer les mini-expériences. Nous obtenons des premiers résultats de germination pour le groupe « Lumière ». Le groupe « Température » se charge d’effectuer ses relevés, et note lui aussi des succès de germination. Mais pour ces deux groupes il est bien sur encore trop tôt pour analyser quoi que ce soit.

LA germination s’ammorce pour les lentilles...
...et le blé !

Le groupe « Eau » lance quant à lui son expérience.

Groupe Eau :

La composition en minéraux de l’eau est-elle importante pour la croissances des plantes ? Pour tenter de répondre à cette question, nous allons étudier la croissance de lentilles sur du coton humidifié par des eaux différentes.

Un témoin est constitué par des lentilles cultivées sur de la terre. Un second échantillon est constitué de lentilles sur coton avec de l’eau de pluie, et une troisième boîte contient des lentilles arrosées avec de l’eau déminéralisée.

Nous nous attendons à ce que les lentilles germent sans grande différence au départ puisqu’elles bénéficient de réserves le temps que les racines se forment. Nous pensons que les lentilles cultivées uniquement sur coton avec de l’eau déminéralisée vont être carencées, ou même qu’elles vont mourir.

L’experience du groupe Eau est lancée !

Pour les dernières quarante minutes de l’activité, notre petit groupe de botanistes se lance sur une petite étude de fleurs. Chacun rapporte une fleur de son choix, et se charge de sa détermination. Même avec de bonnes illustration, ce n’est pas si évident, surtout pour nos amis russes qui éprouvent des difficultés à comprendre les termes français des clés de détermination. On passe ensuite au dessin : l’allure générale de la plante est représentée, ainsi qu’un détail de la fleur.

On travaille à la détermination
La campanule
Séneçon

Un grand schéma tableau permet de replacer tous les termes pour décrire les parties d’une fleur : ovaire, style, stigmate, anthère, pétale, sépale, callice, corolle... Là aussi ce n’est pas très facile de retenir tous ces mots !
Mais tout devient plus sympa quand il s’agit de retrouver tous ces éléments sur la fleur que l’on vient de récolter : quand la fleur est grande c’est encore relativement simple, mais il est parfois nécessaire de dépiauter la fleur et de faire des observations à la loupe !
Après avoir répondu à quelques questions sur la pollinisation (processus, mécanismes qui empêchent l’auto-pollinisation), l’activité se termine et et chacun peut apprécier les belles illustrations de fleurs !

Samedi 7 Août

Cette journée est un peu particulière pour tout le monde puisque nous organisons une sortie à la ville d’Ambert pour le groupe d’adolescents russes, afin qu’ils puissent faire un peu de tourisme dans une ville française.
Le soleil est au rendez-vous et la journée se déroule bien.
Pour les français restés au centre, c’est activité scientifique le matin et jeux l’après-midi.
Nous avons accueilli sur notre séjour Valentin et Valentina, qui s’occupent de se fabriquer leur carnet de bord. L’activité scientifique du matin a donc été un temps agréable et calme, où l’on a pu discuter de plusieurs thèmes en biologie végétale et où le petit effectif a permis plus d’échanges.
Les relevés de terrain quotidiens et le suivi des mini-expériences n’ont pas été oubliés, preuve que tout le monde s’approprie le sujet de mieux en mieux !

Fabrication de carnets
Et voilà le résultat !
Carnet de Véronica
Carnet de Valentina

Dimanche 8 Août

Aujourd’hui, tout le monde part en grande randonnée. De 7 à 18 ans, tous les jeunes quittent le centre vers 10h et c’est une belle ballade au travers des bruyères et des myrtilles qui s’amorce. Par cette belle journée, les distractions et surprises sont partout : lézards, grenouilles, papillons, chevreuils, buses... Chacun à son rythme, on finit par atteindre le lieu de pic-nique au bord du ruisseau.

Lézard trouvé au bord du chemin
Vue sur les montagnes
Paon du jour

Après un temps de sieste et de jeux, notre équipe d’ados continue la ballade vers la jasserie du Coq noir, où une veillée camping est prévue. Feux de camp, chants, jeux... tout est au rendez-vous pour passer une bonne soirée sous les étoiles. Puis nous reprenons les sacs à dos et c’est le moment du retour vers le centre en randonnée nocturne ! Belle ambiance avec une longue chenille constituée de points de lumière dans la nuit !
A l’arrivée au centre, tout le monde est pressé de rejoindre son lit et heureusement, le lendemain matin on a le droit de dormir plus longtemps !

Lundi 9 Août

Pour récupérer de la courte nuit, une matinée calme est organisée. Après une grasse matinée, les jeunes peuvent faire de petits jeux ou profiter d’un temps libre.
L’après-midi, des ateliers de jeux sont organisés comme le ’Loup-garou’ ou le ’Time’s up’.
Pour l’AS de fin d’après-midi, nous avons commencé par faire les relevés habituels de température et humidité, puis nous avons fait le tour des mini-expériences en cours.

Groupe Lumière :
Des premiers résultats sont bien visibles ! Les plantes germées à l’obscurité sont dépourvues de chlorophylle et les pousses sont en moyenne plus hautes et plus fines. A l’inverse, les germes qui bénéficient de lumière sont plus trapus et présentent des tiges (blé) ou des feuilles (lentilles) vertes.

Lentilles placées à la lumière
Lentilles placées à l’obscurité
Blé placé à la lumière
Blé placé à l’obscurité

Groupe Eau :
Ici aussi nous observons des choses intéressantes : les pousses cultivées avec de l’eau de pluie, que ce soit sur coton ou sur terre, se développent normallement et produisent de petites feuilles vertes. A l’inverse, les lentilles cultivées avec de l’eau déminéralisée semblent en retard et sont pour l’instant décolorées.

Lentilles et eau déminéralisée, coton
Lentilles et eau de pluie, coton
Lentilles et eau de pluie, terre

Groupe Température :
Nous effectuons des relevés de température sous la serre, et le plus impressionnant aujourd’hui a été pour la température sous cloche dans la serre : nous avons obtenu plus de 40 degrés !
Comme on pouvait s’y attendre, les grains de blé et les lentilles y ont germé mais malgré les arrosages les petites pousses ont fané. Dans le jardin tout germe normalement, mais dans la forêt on observe des moisissures qui gênent la croissance des pousses. De manière générale, la serre semble le milieu le moins adapté à la culture actuellement, alors que le jardin et la forêt semblent plsu propice. En effet, nous pensons que si les graines étaient placées en terre elles pourraient germer. Nous attendons pour cela les premiers résultats de l’expérience de cultures comparées.

Pour finir l’activité scientifique de cette journée, nous avons fait une petite ballade dans la prairie et la forêt qui bordent le centre. Les jeunes ont pu prélever des plantes en respectant quelques règles pour pouvoir ensuite les déterminer et les intégrer dans un herbier : choisir de beaux échantillons, prendre la tige entière avec des feuilles et si possible la racine, et prendre systématiquement deux feuilles d’arbre pour exposer la face inférieure et supérieure.
Comme à chaque fois que l’on met le nez dehors, les petites surprises ne manquent pas : grenouilles, mousses bizarres et colorées, galles sur les feuilles... et même un mulot effrayé qui a filé dans les feuilles mortes !

Champignon sur du bois mort
Digitale pourpre

La veillée pour ce soir fut un film projeté sur un grand drap dans le réfectoire. Rien de tel qu’un mini-cinéma pour finir cette journée !

Mardi 10 Août

Je suis en congé aujourd’hui, notre groupe d’ados passe donc ses activités scientifiques avec Greg.
Au programme de la journée : préparation de la retransmissions de samedi ! Il faut en effet s’y prendre tôt car les jeunes sont nombreux, et il faut trouver comment articuler leurs nombreuses idées.
Au final on obtiendrait deux envies principales : l’une étant de présenter les résultats obtenus dans les expériences par un mini-spectacle, l’autre de préparer des diapos présentant de manière plus rigoureuse les objectifs, les étapes et les résultats du séjour. Le mélange de ces deux approches pourrait être intéressant !
Il a donc fallu écrire un scénario et préparer la liste de matériel, ainsi que réflechir au rôle de chacun.
Parallèlement, des études du sol pour le projet de cultures comparées ont été menées : un carottage en forêt pour analyser la composition du sol, ainsi que des mesures d’acidité. Afin de compléter cette étude, une recherche des plantes typiques des terrains acides a été menée en forêt et a permis de valider les mesures.

Mercredi 11 Août

Aujourd’hui nous passons à l’analyse et à l’interprétation des résultats pour les mini-expériences.
Étant donné que nous sommes nombreux, nous décidons de former deux petits groupes : l’un ira avec Greg pour travailler sur la symbiose entre le haricot et les bactéries Rhizobium, qui fixent l’azote atmosphérique dans les nodules racinaires.
L’autre groupe reste avec moi pour les explications des expériences Lumière et Eau. Nous finirons l’activité par une observation de la germination du blé et de la lentille.

Groupe Symbiose :
Nous avons déterré un plant de haricot déjà bien mature, et nous avons observé ses racines. Nous avons alors vu des petites boules brunes accrochées : certains ont pensé qu’il s’agissait de cailloux prisonniers des racines, mais en regardant de plus près nous nous sommes aperçus que c’était du tissu vivant et que cela appartenait à la racine. Il s’agit en fait de petits nodules fabriqués par la racine, qui abritent des bactéries(probablement du genre Rhizobium, bactéries aérobies du sol). Ces bactéries sont capables de transformer l’azote atmosphérique en ammonium, assimilable par le haricot. En échange, le haricot abrite les bactéries et les nourrit : il leur fournit un micro-habitat très favorable. Seules les légumineuses peuvent réaliser ce genre de symbiose : les autres plantes utilisent les ions nitrates, produits par des bactéries nitrifiantes présentes dans le sol à partir de la décomposition de matière organique.
En salle microscopie, nous avons fait des coupes de ces nodules : l’intérieur a une couleur variant du brun-rouge au rose. Cette coloration est due à la présence de fer, fourni par la plante : en effet, ce fer capte l’oxygène et l’empêche de nuire au bon fonctionnement de l’ammonification par les bactéries.

Nodules
Les nodules ont une coloration intérieure rouge très caractéristique.
Nodules visibles chez un plant de haricot

Groupe Lumière :
Nous avons comparé les graines de lentilles et de blé qui ont germé à la lumière et celles qui ont germé dans l’obscurité et nous avons mesuré les pousses. Les différences étaient très marquantes et nous avons remarqué que les pousses des échantillons « obscurité » étaient incolore (tige blanche, feuilles jaunes). Chez le blé, les pousses « lumière » et « obscurité » avaient en moyenne la même taille, en revanche les feuilles du blé cultivé à la lumière étaient bien développées. Chez la lentille c’est l’inverse : on ne remarque pas de grande différence dans le développement des feuilles, mais beaucoup plus dans la croissance des tiges : les lentilles cultivées sous obscurité ont de longues tiges fines.

Blé sous influence de la lumière
Comparaison de pousses de blé.
Lentilles sous influence de la lumière
Comparaison de pousses de lentilles.

Toutes les caractéristiques que nous avons listées sont en fait regroupées sous le nom d’étiolement. Cela peut être utile dans certains cas, par exemple lorsque la graine est loin sous le sol et qu’elle doit rapidement gagner la lumière. Mais sans chlorophylle, la plante ne peut se nourrir, vit sur ses réserves et est condamnée à long terme. Nous en avons aussi appris plus sur la chlorophylle, sa composition et sa synthèse.
Nous avons aussi découvert plus sur le phénomène du phototropisme, c’est à dire l’attraction à la lumière. Nous avons vu en quoi l’Auxine, hormone de croissance, est sensible à la lumière et permet à la plante de « se tourner » vers une source de lumière.
Pour finir, nous avons étudié des plants de lentilles âgés de trois semaines, et placés à l’obscurité pendant 5 jours. Nous avons constaté que l’étiolement peut survenir à différents stades de la vie de la plante, en fait dès qu’elle est privée de lumière pendant quelques temps.

Sénescence d’une pousse de lentilles
Une plante a besoin de lumière à tout moment ! Un plant déjà âgé montre aussi des signes de sénescence s’il est privé de lumière.

Groupe Eau
Nous avons comparé la croissance de nos trois échantillons. Les germes qui poussent sur coton et eau déminéralisée sont petits et peu colorés. Les plantes qui reçoivent de l’eau de pluie se portent mieux, et parmi elles celles cultivées sur terre sont les plus développées. Quelle est l’influence de la composition en minéraux sur la coloration verte de la plante ? La chlorophylle contient du magnésium et de l’azote, et certains éléments trouvés dans l’eau et le sol sont essentiels à sa fabrication comme le phosphore, le potassium et le fer. Une carence dans ces éléments, que l’on appelle chlorose, pose donc directement des problèmes pour la fabrication de la chlorophylle, donc pour la nutrition de la plante, et donc pour son développement.

Les mini-expériences ont donné des résultats intéressants et bien visibles, ce qui a permis une meilleure compréhension des mécanismes. Le fait de constater de telles différences de croissances entre les échantillons a éveillé la curiosité de nos jeunes biologistes, qui ont pu proposer des hypothèses pour expliquer ces phénomènes. Il semble que le fait qu’ils aient mis eux-même en place les expériences, qu’ils aient observé les résultats et qu’ils aient pu l’expliquer avec leurs mots à facilité la compréhension des explications plus poussées qui ont suivi.

Jeudi 12 Août

C’est sous un beau soleil que commence cette journée, et c’est tant mieux : car au programme de l’après-midi, c’est une sortie au lac de St-Anthème qui est prévue ! Mais avant, il y a l’activité scientifique du matin. Étant donné la quantité d’information apprise la veille, le ton sera plus décontracté aujourd’hui. Et comme la retransmission de samedi approche, tout le monde se met à sa préparation. Les textes de la petite pièce de théâtre sont appris, et les premières répétitions sont faites. On réfléchit aussi à ce qu’on va pouvoir dire et ce qu’il faudra laisser de côté, car le temps de parole sera limité...

Vendredi 13 Août

Les activités scientifiques de la journée sont concentrées sur la préparation de la retransmission du lendemain. D’un côté, le powerpoint est préparé pour la présentation devant les parents.
Des petits groupes thématiques sont formés, afin que chacun présente une mini-expérience et explique les résultats.
Le groupe d’adolescents russes prépare quant-à lui un petit spectacle pour aborder de manière plus « ludique » les différents concepts de biologie végétale abordés durant le séjour.

Samedi 14 Août

Aujourd’hui, c’est le dernier jour du séjour. Durant la matinée, on peaufine la présentation orale, et une répétition générale est faite.
Tout est prêt pour accueillir les parents pour l’après-midi, qui viennent écouter les prestations de tous les jeunes venus présenter leur séjour.
Un spectacle préparé par les ados pour les petits vient clore cette journée riche en émotion. Et ce n’est pas fini, puisqu’il faut encore se dire aurevoir : certains partent tôt le lendemain matin !
Les sourires malgré tout baignés de larmes témoignent à eux seuls du plaisir partagé à l’unanimité pendant ces 15 jours !

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